Challenge de la Lomagne VTT, quatrième et dernière épreuve à Mauvezin.

 Steve le coach nous avait pourtant prévenus en janvier …  « Tu vas en bouffer de la glaise, …  Tu crois que ça va être des vacances ? ;On va en péter… ». Il se remettait à peine de sa grippe et n’a donc pas pu participer à la 3e manche de Beaucaire, la première manche du challenge réellement compliquée à cause de la boue, après une semaine de pluie.  

Fred, lui, a bien goûté à la glaise du Gers lors de cette 3e manche. Mais beaucoup trop de glaise à son goût et abandon en cours de parcours. En nous rejoignant sur le parking, ses premiers mots avaient été : « Je suis Dé.goû.té …  impossible avec cette boue …j’en ai trop chié … ». 

Semaine d’entrainement tranquille pour moi, avec une courte sortie ‘After work’ avec Cricri le mercredi en fin d’après-midi, où nous croisons par hasard Françis. Françis qui après 120 km solo, nous dit : « pas grave, je fais quand même un bout avec vous » … et le revoilà reparti en sens inverse direction Issus et Espanès avec nous ! Très Sympa …  Côté régime alimentaire, je fais dans le classique et ne m’essaie pas au lait de chamelle. Car petit oubli lors du dernier CR : A son retour à la voiture, notre ami Fred s’est en effet plaint de légers troubles, des « espèces de vertiges/hallucinations ».   On ne sait jamais…  peut-être des effets secondaires de sa semaine passée au lait de chamelle, et mieux vaut ne pas tenter le diable. Même s’il est plus probable que ce soit la conséquence de son départ canon ! 

Le vendredi soir, J-2 avant la 4e et dernière manche de Mauvezin, nous recevons un Email de Fred : « Je me dégonfle pour dimanche. J'en ai trop chié dimanche dernier (…). J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir le VTT avec vous et ce n'est qu'un début ». Quelques heures plus tard, nouvel Email de Fred : « (…) A très vite sur les coteaux ou ailleurs. J'en ai vraiment trop ch… Dimanche dernier. (…) ». Et pour finir, Samedi aprèsmidi, dernier Email de Fred mentionnant : « (…) J'ai adoré mais vraiment j’en ai trop ch… . A très bientôt en forêt. (…) ». 

Là, plus de doute que notre ami Fred en a vraiment bavé à Beaucaire … Je suis bien sûr très déçu par cet abandon, mais je peux comprendre cette décision et pas la peine d’insister. La décision est forcément murie et on ne peut plus parler de ressenti à chaud à l’arrivée, presque une semaine plus tard.  

Nous serons donc à nouveau 4, puisque Cassien (pas Gatien, retenez!) va se joindre à nous. Exactement la configuration de la 2e manche à Cologne : Steph, Cassien, Steve et moi. 

Dimanche matin 7h, départ pour Mauvezin. Notre départ pour Cologne trois semaines plus tôt se répète au mètre et à la seconde près. Sauf que nous ne faisons que traverser Cologne pour rejoindre Mauvezin quelques kilomètres plus loin. On paie notre inscription et prend un café au foyer rural, inscription une fois encore très rapide puisque nous sommes déjà tous enregistrés. Retour à la voiture pour nous préparer. Nouveau striptease de Steph, (intégral bien sûr … je colle ici la photo ‘soft’ pour 
éviter la censure du président), quelques réglages de pression des pneus et amortisseurs, et nous voilà partis pour un petit échauffement.  
 
On passe par la ligne de départ pour voir le mur qui nous attend sitôt la ligne franchie, puis long plat goudronné de 2,5 km sur une toute petite route avant de trouver le premier sentier du parcours. Un premier mur bien humide. Demi-tour sur cette petite route, parfaite pour un échauffement tranquille, mais pas pour un départ sur des chapeaux de roue. En tout cas pas avec  mon vélo équipé d’un 30×11. 
 
9h20, les coureurs commencent à se rassembler sur la ligne. Hervé Nau, (le photographe), pilote son drone et prend quelques photos, toujours aussi belles. Sympa pour l’album souvenir du CCC. D’autres photographes prennent aussi place un peu plus loin, dans le mur qui nous attend juste après la ligne de départ, dont Marie Gomes (l’autre photographe). Plus de doute que c’est elle, ils ne sont pas très nombreux à prendre des photos et on la croise régulièrement sur les parcours et à l’arrivée. Très belles photos également publiées dans ses albums. Pour ma part, juste quelques clichés d’avant et d’après course…Et on voit très bien la différence !  
   
9h30, appel des premiers au classement et le départ est donné. Départ en danseuse et au sprint dans le mur pour les premiers, (on se demande même s’ils respirent !), alors que nous commençons à peine à pouvoir bouger dans le ventre mou du peloton; départ qui ne se fera pas au sprint mais tout de même bien assez tonique pour moi ! 
        
Les premiers kilomètres se font exactement comme je le redoutais, encore une fois bien trop rapides ; à près de 40km/h, je tourne les jambes bien trop vite, le cœur s’emballe forcément, et le souffle est court. Obligé de calmer un peu le jeu alors qu’il reste encore prêt d’un km de plat. Steve est devant et je ne le vois plus. C’est là que Steph me double et se pose devant ma roue, pille au moment où un ruissellement boueux traverse la route sur une 10aine de mètres. J’ai droit au premier crépis du parcours et lui envoie au passage un petit nom d’oiseau ! Je suis sûr qu’il m’a entendu mais continue sans broncher…Quelques dizaines de mètres plus loin, la route devient une piste boueuse, et les réjouissances commencent. Virage en angle droit pour quitter cette piste et le ralentissement est brutal avec un premier sentier en côte, gravi à 5~6 km/h. Steph est légèrement devant et s’éloigne inexorablement, comme à chaque fois. 
 
Vous ne le croirez peut-être pas, mais ce n’est pas un, mais les deux tandems homme qui se retrouvent juste devant moi dans la première partie de single très sympa au km 5~6 ! Impossible de les doubler sur les parties à deux voies plus roulantes, ils sont vraiment trop puissants pour moi. C’est dans une portion très accidentée où les passagers arrière doivent descendre des vélos, portion heureusement assez large, que j’arrive à dépasser ces deux binômes … ouf !   (Père et fils sur ce tandem)  
Devant, c’est le dossard 94 qui mène la danse aujourd’hui, loin devant nous. 
 
Parfois plutôt roulant et rapide, (pour la tête de course en tout cas), parfois bien technique avec passages en dévers. Des toboggans, et quelques montées faites pied-à-terre obligatoirement. Finalement beaucoup de sentiers sur ce parcours, bien plus que ce que je croyais connaissant un peu le coin. Et la pluie qui s’invite très rapidement. Mais il nous en arrive tellement par en dessous, que les quelques gouttes de pluie sont vite oubliées !  
 
Toujours les premiers, à peine marqués par l’effort  …  … et nous, toujours plus loin derrière, et de moins en moins frais… C’est au km 8 que je rattrape Steve. Et à 18 km que j’aperçois un autre maillot du CCC, au cœur d’une autre longue zone de sentiers. Certes Steph dit lui-même qu’il n’est pas très à l’aise sur sentiers, mais là, je le rattrape vraiment vite! Incroyable … JE dépose Steph ! Et me dit qu’il n’est certainement pas dans un bon jour … car c’est quand même curieux…C’est à ce moment précis que je frôle la correctionnelle. Nous abordons « LE » toboggan du parcours : une très longue descente d’une bonne 15aine de mètres, très raide. Je connais très bien ce toboggan pour le prendre régulièrement lors de la « randonnée de l’ail », organisée par le VC de Mauvezin, fin août. Sur terrain sec, ce toboggan passe très bien. Mais là, c’est vraiment très humide, il y a du monde, et je me ravise donc à la dernière seconde alors que je vais m’engager dans cette descente. Je saute du vélo et enchaîne directement en courant, sauf que cette course déjà peu maîtrisée dès le départ, l’est de moins en moins … pour ne pas dire plus du tout en cours de descente. Je m’accroche au passage à un petit arbre, qui ralentit ma course mais me fait aussi pivoter. Le vélo que je tiens de l’autre main commence lui aussi à pivoter et s’apprête à passer sous mes pieds. J’ai heureusement le réflexe de l’éjecter … Grosse pirouette pour mon vélo qui continue seul sa descente… mon Pauvre vélo ! Mais je finis au moins ma course debout. Steph est témoin …  Grosse frayeur pour moi, sans conséquence. Je remonte sur le vélo, rien de cassé non plus de ce côté-là, (ouf), et je continue ma course.  
Cardio au max sur tout le parcours, à flirter avec l’arrivée des crampes pendant les 10 derniers kilomètres. D’autant que les passages techniques et très boueux en sous-bois sont maintenant plus nombreux, avec obligation de mettre pied-à-terre à plusieurs reprises. Ces changements de rythme et relances permanentes n’arrangent donc pas les choses. Mais ça tient. J’avoue que bien connaitre la fin du parcours m’aide à mieux gérer cet effort final. 
C’est donc le dossard 94 de Cyril Couture (Montauban) qui boucle le circuit avec un temps de référence de 1:18:53. En ce qui concerne le CCC31, je finis aujourd’hui premier, en 1:45:17. Premier du CCC !  Je retourne donc attendre les re.tar.da.taiiii.res, un peu avant la ligne d’arrivée, mais focalisé sur le maillot du CCC et admiratif des petits VTTistes qui se battent avec la boue de ce final, je ne vois pas passer Cassien qui franchit la ligne en 1:52:18. Le speaker égraine au micro les numéros de plaques qui en terminent, et s’extasie au passage sur un VTTiste qui a encore assez d’énergie pour passer la ligne sur la roue arrière. Chapeau à lui. (J’ai retrouvé la photo de cet énergumène sur un des albums publié… Et qui vois-je ?! Vu la tête, on se demande quand même si la grimace est là pour la forme sur la photo, ou si c’est un rictus qui trahit le fait que le pilote frôle lui aussi la correctionnelle! Au bénéfice du doute, on va dire que c’est une grimace en toute maîtrise pour la photo ! ) ; 
 
J’attends toujours, et vois enfin arriver Steph qui passera la ligne en 1:59:27, suivi de très près par Steve qui finit en 2:00:09. J’ai donc a.to.mi.sé le Steph, je n’en reviens pas moi-même !!! Sauf que … Sauf que je ne suis pas dans une si grande forme, non, et que Steph n’est pas dans un mauvais jour du tout ! Juste un petit problème technique sur le vélo, qui l’a empêché de lâcher les watts. Et il arrive malgré tout à faire la deuxième moitié du circuit… avec un cadre sectionné !!!! Juste maintenu par l’amortisseur arrière qui sert de relais. Après Fred, c’est Steve, le coach, qui à l’arrivée nous avoue ne pas avoir trop apprécié la glaise de Mauvezin et les glissades …  
 
Côté classements, dans la catégorie Vétéran qui compte 40 coureurs au départ sur cette manche, Sylvain Tarroux de l’UC Condomoise en termine en 1:20:28, et 3e au scratch ! Cassien finit 22e, Steph ne termine malheureusement que 28e avec son GROS problème technique, et Steve, malgré une indigestion de glaise, se classe 30e. 
En ce qui me concerne, non, je n’ai finalement pas déposé Steph ! Dans la catégorie Master1, sur 23 au départ, je finis 8e, alors que le 1er, JC Tarbes du VTT Club d’Albret, finit en 1:21:37 et 7e au scratch ! Là, je m’incline. Une chose est bien dans cette histoire de challenge et ces chronos: ça remet humblement son homme à sa place …. Et prendre quasiment 25 minutes dans la vue par le premier de sa catégorie, sur un parcours que je sors en 1h45, c’est bien mieux qu’un bon antiinflammatoire pour faire dégonfler les chevilles !  
 
Au scratch, sur cette manche de Mauvezin, nous finissions 61e (moi), Cassien 86e, Steph 97e et Steve 103e, sur les 143 au départ.  
 
Voici donc venue l’heure du bilan sur le Challenge. Au scratch, (243 coureurs enregistrés, qu’ils aient participé ou non à toutes les manches), Steph et moi nous classons respectivement 49 et 51e. Ceci avec les points obtenus sur les 4 épreuves. Steve, avec 3 épreuves seulement, se classe 119e. Fred et Cassien n’ont participé qu’à deux épreuves chacun et le classement ne veut donc plus dire grand-chose. En catégorie Vétéran, Steph finit 11e sur 65, et en Master1, je finis 5e sur 32. Dommage pour Steph, car avec le chrono qu’il faisait encore sur cette manche avant son problème technique, il pouvait très bien garder sa place 
dans le top 5, si ce n’est aller chercher la médaille en chocolat … Pour moi, cette médaille en chocolat était inaccessible quand je vois les différents chronos du 4e. Sans regret donc !  
Décrottage rapide des vélos les pieds dans l’eau, petit réconfort avec un sandwich, puis retour frigorifié (en tout cas pour moi) à la voiture.  
 
Et bien sûr je ne vous raconte pas une fois encore ce que j’ai fait rentré à la maison …  
 
Alors, motivés pour l’édition 2020 
 
« Tu vas en bouffer de la glaise, Dégueu tu vas être,  Tu crois que ça va être des vacances ?  On va en péter ;  C les tranchées le Gers … »  
 
Il le savait. Il a su trouver les mots pour nous motiver. C’est ça un coach, rien à dire !  
 
Merci coach !  Merci les gars !   
 
 
 

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